Éthanol plasmatique par méthode enzymatique : un piège, des parades - 18/11/21
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Riassunto |
Introduction |
Le dosage enzymatique de l’éthanol représente un examen de première ligne pour nombre de laboratoires de toxicologie d’urgence. Les caractéristiques analytiques des kits enzymatiques commercialisés en France sont bien connues, mais quelques interférences à maîtriser peuvent toutefois en entacher le rendu.
Observation |
Un bilan toxicologique est prescrit, à titre de diagnostic d’exclusion, chez un patient autiste de 15 ans présentant une rhabdomyolyse inexpliquée, associée à une acidose lactique avec insuffisance rénale anurique et une faible parasitémie à Plasmodium falciparum en retour de zone d’endémie. Parmi un panel d’orientation toxicologique rapide sur du plasma (dont la recherche qualitative de benzodiazépines, antidépresseurs tricycliques et barbituriques), notons une paracétamolémie à 9,2mg/L (voir Tableau 1) et une éthanolémie à 0,32g/L (Alinity®, Abbott). Un screening plasmatique haute résolution en LCMS/HR (Q Exactive Focus®, Thermo Fisher Scientific) permet d’identifier du paracétamol accompagné de ses métabolites, du métronidazole, du furosémide et de la lidocaïne. À l’anamnèse discordante avec l’éthanolémie, s’ajoute un contexte compatible avec une élévation du couple LDH/lactates potentiellement vecteur d’une interférence analytique enzymatique. Pour confirmer cette hypothèse, un dosage de contrôle est réalisé par (i) technique enzymatique post-filtration plasmatique (Amicon® Ultra centrifugal filter 100K, centrifugation 14 000g, 10min) ; et par (ii) méthode de référence, en chromatographie en phase gazeuse couplée à un détecteur par ionisation de flamme (GC/FID). Ces dosages, inférieurs à la limite de quantification, soulignent la présence d’une interférence conduisant à un « faux positif » en éthanol par méthode enzymatique.
Discussion |
Des artefacts analytiques très rares, médiés par une élévation du couple LDH/lactate ont été décrits pour des prélèvements plasmatiques et exceptionnellement dans l’urine [1 ]. L’interférence est liée à une production de NADH,H+, cofacteur réduit commun à la lactate déshydrogénase et à l’alcool déshydrogénase présente in vitro. Un argument supplémentaire à cette interférence est ici l’absence d’éthylglucuronide plasmatique au screening LCMS/HR, marqueur d’une prise d’alcool récente [2 ]. Si ce biais enzymatique ne concerne pas les pratiques médico-légales utilisant la Méthode de référence en GC/FID, il peut passer inaperçu en toxicologie d’urgence, engendrant potentiellement de sérieuses conséquences ainsi qu’une errance diagnostique délétère. À notre connaissance, la littérature ne fait état que de quinze cas de faux positifs vs. GC/FID chez des patients vivants, en majorité adultes [1 ] ; ces raretés font exceptions aux conclusions d’études prospectives sur le sujet [3 ]. Distincte du phénomène d’auto-brasserie intestinale ou vésicale, comme d’une potentielle contamination cutanée ou respiratoire par antiseptique, cette interférence typiquement analytique pourra être débusquée par le toxicologue par simple contrôle de l’éthanol après filtration adaptée, devant tout contexte physiopathologique évocateur d’une élévation massive, et surtout conjointe, du couple LDH/lactate, comme chez certains patients hospitalisés en réanimation.
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Vol 33 - N° 4
P. 252-253 - Dicembre 2021 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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